terça-feira, 2 de junho de 2009

Vol Rio-Paris : l'aide psychologique est "fondamentale"


Alors que les recherches se poursuivent pour retrouver l'Airbus d'Air France disparu le 1er juin, une cellule d'aide psychologique et d'information mise en place par Air France et Aéroports de Paris vient en aide aux familles. Une aide "fondamentale" dans ce genre de situation, assure Didier Cremniter, responsable de la cellule mise en place.


Certains proches des victimes étaient déjà présents à l'aéroport Charles de Gaulle lors de l'annonce de la disparition de l'avion. Ils ont rapidement été dirigés vers un hôtel de la zone aéroportuaire. Disposer d'un tel lieu est très important, affirment les psychiatres. "Les proches des victimes vont souvent parler entre eux, explique ainsi Chrisitian Navarre, psychiatre présent lors du crash de Charm el-Cheikh en 2004. Alors qu'ils ne se connaissaient pas la veille, le fait d'avoir un proche disparu dans le même accident crée un lien." Auteur de Psy des catastrophes : dix années auprès des victimes, il a constaté que cette réunion permettait la mise en place d'une sorte de "cérémonial" où les gens s'interrogent entre eux. "Ces récits permettent de remettre des images et du sens sur le vide", explique-t-il.
"IL PEUT Y AVOIR UN DÉNI COMPLET"
Car, font remarquer les psychologues, l'absence de corps et d'objets personnels des personnes mortes dans ces catastrophes est un obstacle au travail de deuil. "Dans de très rares cas, à cause de l'absence d'éléments matériel confirmant la mort, il peut y avoir un déni complet. Avec l'idée est que tout cela n'est pas arrivé et que le proche est encore en vie", explique
Carole Damiani, psychiatre auprès de l'Inavem, le réseau d'associations de professionnels d'aide aux victimes.
Ce déni vient en partie de l'incompréhension face à un événement soudain, fait valoir
Christian Navarre : "Tout d'un coup, tout ce qui était censé être solide et avoir du sens fait la preuve du contraire. Cet avion, pourtant censé être très sûr qui disparaît, en est l'exemple typique. Tout devient très difficile à appréhender : on peut en venir à se demander s'il devient sûr de traverser la rue ou si les services de secours servent à quelque chose. La reconnaissance collective, par exemple la visite du chef de l'Etat, est une participation au deuil très positive sur le plan thérapeutique." Une cérémonie œcuménique, à laquelle assistera Nicolas Sarkozy, sera par ailleurs organisée mercredi à l'église Notre-Dame-de-Paris à 16 heures par Air France.
Cette difficulté, sinon incapacité, à appréhender la réalité de l'accident a d'ailleurs lieu dès son annonce. "Il y a authentiquement un délai entre ce qu'on ressent sur le plan émotionnel et la compréhension de l'événement, avance Christian Navarre. On peut vous dire que l'avion a disparu ou s'est écrasé sans que vous arriviez à voir dans la même temporalité que votre proche est réellement mort." A cette difficulté de saisir ce qui se passe, s'ajoute la soudaineté et l'imprévisibilité de l'accident. "Il y a une distorsion entre l'attente du retour de gens partis faire un beau voyage et la mort accidentelle, poursuit le psychiatre. La surprise et l'impuissance sont alors extrêmement traumatisantes."

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